Enfants atypiques et l’école : des clés pour les aider à s’épanouir.
- severineadua
- 14 août
- 7 min de lecture
Chaque enfant a sa propre façon de penser, de ressentir et d’apprendre. Certains, qualifiés
d’«atypiques », ne rentrent pas toujours dans le cadre scolaire traditionnel : troubles DYS,
TDA/H, haut potentiel, TSA... Ces profils peuvent rencontrer des difficultés dans le milieu
scolaire, mais possèdent aussi des forces et des talents uniques.
Cet article vous propose des pistes concrètes pour mieux comprendre ces enfants et les aider à trouver leur place et à réussir. Il identifiera notamment le rôle de chacun : parents, école,
professionnels et les différents dispositifs.
Tous différents, tous capables : comprendre et soutenir les enfants atypiques à l’école.

Comprendre pour mieux accompagner
Avant de chercher des solutions, prenons le temps de comprendre qui sont vraiment les
enfants atypiques et ce dont ils ont besoin pour pouvoir les accompagner au mieux. Ce n’est
pas un effet de mode, nous apprenons juste à mieux les connaître et à comprendre que leurs
différences comportementales ne sont pas un choix… Ils ont différents troubles cognitifs,
d’apprentissages qui relèvent de troubles du neurodéveloppement.
Qui sont les enfants atypiques ?
Des enfants qui apprennent autrement, et qui ont souvent un regard unique sur le monde.
Les enfants atypiques regroupent une grande diversité de profils :
Les enfants avec des troubles DYS (Dyslexie, Dyspraxie, Dyscalculie…), qui
rencontrent des difficultés spécifiques dans certaines fonctions cognitives.
Les enfants atteints de TDA/H (trouble du déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité), qui ont du mal à se concentrer, à canaliser leur énergie ou à gérer leur
impulsivité.
Les enfants à Haut Potentiel Intellectuel ou Emotionnel (HPI/HPE), qui apprennent
vite, ont une grande curiosité, mais peuvent aussi se sentir en décalage. Ils ont un
fonctionnement neuro-atypique spécifique se distinguant par une intelligence hors du
commun. Des aides spécifiques non citées ci-dessous peuvent être mise en place.
Les enfants avec un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), qui peuvent éprouver
des difficultés dans la communication et les interactions sociales.
Ce qui les rassemble ? Une manière d’apprendre et de percevoir le monde différemment, qui
demande une attention particulière.
Des besoins uniques et des talents à révéler
Derrière chaque difficulté, il y a souvent une force qui ne demande qu’à s’exprimer.
Ces enfants ont besoin qu’on reconnaisse leurs particularités, non pas comme des défauts,
mais comme des différences à valoriser. Certains excellent en créativité, d’autres développent
une mémoire exceptionnelle ou une sensibilité artistique. Le défi, pour les parents et les
enseignants, est d’identifier ces points forts, de les encourager et les valoriser.

Parents : votre rôle est essentiel !
Vous êtes les premiers alliés de votre enfant dans ce parcours parfois semé d’obstacles.
Observer et écouter pour mieux aider
Mieux connaître votre enfant, c’est déjà lui offrir un soutien précieux.
Les parents jouent un rôle clé en étant attentifs aux difficultés et aux réussites de leur enfant.
Observer son comportement, repérer les moments où il se décourage ou au contraire, ceux où
il prend plaisir à apprendre, permet de mieux cerner ses besoins. Cette écoute bienveillante
crée un climat de confiance où l’enfant ose exprimer ses peurs et ses envies.
Dialoguer avec l’école : un partenariat clé
Ensemble, parents et enseignants peuvent construire des solutions adaptées.
Un dialogue régulier avec les enseignants et l’équipe éducative est indispensable. Partager ses
observations, exprimer ses attentes et écouter les propositions de l’école permet de construire
un parcours scolaire cohérent. Parfois, cela conduit à mettre en place un PAP (Plan
d’Accompagnement Personnalisé) ou un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) pour
officialiser les aménagements nécessaires.
Renforcer la confiance en soi et célébrer les petites victoires
Un compliment sincère vaut parfois plus qu’un long discours.
Les enfants atypiques peuvent vite perdre confiance à force d’entendre parler de leurs
difficultés. Valoriser leurs efforts, féliciter les progrès, même minimes, et rappeler leurs
qualités contribue à renforcer leur estime d’eux-mêmes. Les encourager à poursuivre une
passion (dessin, musique, théâtre, sport…) peut aussi leur donner un espace d’épanouissement
en dehors de l’école.
«Pourquoi essayer de rentrer dans le moule, quand on est né pour en sortir ? » - Anonyme

L’école, un lieu où chacun peut trouver sa place
L’école peut devenir un espace inclusif, où la différence est vue comme une richesse.
Adapter les méthodes et supports pour plus de réussite
Changer la manière d’apprendre, c’est parfois ouvrir la porte de la réussite.
Les enseignants peuvent proposer des supports visuels, des schémas, des cartes mentales ou
favoriser l’oral pour certains apprentissages. La différenciation pédagogique – c’est-à-dire
adapter les activités et les exercices selon le profil de l’élève – est une clé pour aider chacun à
progresser à son rythme.
Mettre en place des aménagements qui changent tout
Quelques ajustements peuvent transformer la scolarité d’un enfant.
Un tiers temps supplémentaire lors des évaluations, l’autorisation d’utiliser un ordinateur ou
un dictaphone, la mise à disposition de documents adaptés (police dys, couleurs
contrastées)… Ces aménagements, souvent simples à mettre en place, permettent à l’enfant
atypique d’exprimer pleinement ses compétences.
Favoriser l’inclusion et sensibiliser les autres élèves
Comprendre l’autre, c’est mieux vivre ensemble.
Organiser des temps de sensibilisation dans la classe peut aider à prévenir les moqueries et
renforcer la solidarité. L’inclusion ne profite pas seulement à l’enfant atypique, mais enrichit
tout le groupe : chacun apprend à accepter et respecter la différence.
En début d’année, si l’enfant le souhaite lui proposer d’expliquer à la classe avec ses mots ce
qui le différencie et qui pourrait peut-être surprendre ses camarades. Cela permet et aide à une
meilleure compréhension des autres.

S’entourer pour avancer
La réussite d’un enfant atypique repose souvent sur une équipe soudée autour de lui.
Le rôle des différents professionnels
Chaque spécialiste apporte une pièce au puzzle.
Orthophonistes pour le langage, psychomotriciens pour la coordination, ergothérapeutes pour
la motricité fine et l’organisation, psychologues pour le soutien émotionnel…
Ces professionnels aident l’enfant à développer des stratégies et à mieux vivre ses particularités.
Chaque spécialiste apporte une pièce au puzzle… et le soutien psychologique est parfois la clé
de voûte.
Le parcours des enfants atypiques est souvent jalonné de doutes, de fatigue et de
questionnements, autant pour eux que pour leur famille. C’est pourquoi l’accompagnement
par des professionnels ne se limite pas aux rééducations techniques.
Les orthophonistes travaillent sur le langage et les troubles DYS ; les ergothérapeutes
aident à développer la motricité fine, l’autonomie et l’adaptation du geste ; les
psychomotriciens soutiennent la coordination et la conscience corporelle.
Mais il est tout aussi essentiel de prendre soin du bien-être émotionnel de l’enfant. Les
psychopraticiens, les thérapeutes, les psychologues peuvent proposer un espace d’écoute
sécurisant, où l’enfant peut exprimer ses peurs, sa colère ou sa fatigue face à ses difficultés
scolaires et sociales. Ces professionnels accompagnent aussi les parents, souvent épuisés,
pour les aider à mieux comprendre et soutenir leur enfant.
Parmi les approches complémentaires, on peut citer la méthode LICOES (Liberté, Corps,
Esprit). Cette méthode aide l’enfant à identifier ses blocages, à libérer ses émotions et à
retrouver confiance et plaisir d’apprendre ou ce dont il a besoin. Elle combine écoute,
méditation, transformation des blocages par le jeu (voir jeu de cartes, méthodes).
Ce soutien psychologique et émotionnel ne remplace pas les autres suivis, mais il les complète
précieusement : il permet à l’enfant d’avancer avec plus de sérénité et aux parents de se sentir
moins seuls face aux défis du quotidien.
Découvrir les dispositifs d’aide (PAP, PPS, ULIS, AESH…)
Des outils concrets pour adapter le parcours scolaire.
Selon le profil de l’enfant, différents dispositifs existent :
PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) pour des élèves qui présentent des
difficultés scolaires durables en raison d’un trouble de l’apprentissage, pour les
troubles DYS.
PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) pour les élèves qui ont une notification de
la C.D.A.P.H. (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes
Handicapées) et pour d’autres troubles dans certains cas (voir site service public).
ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire) pour certains élèves en situation de
handicap ayant besoin d’un cadre plus spécialisé au sein d’établissements scolaires
ordinaires.
AESH (Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap) pour aider l’enfant au
quotidien dans ses apprentissages scolaires.
Ces dispositifs, parfois méconnus, peuvent réellement améliorer la qualité de vie scolaire au
quotidien.
Créer une équipe autour de l’enfant
Ensemble, on va plus loin.
La communication entre parents, enseignants et professionnels est essentielle. Partager les
informations, ajuster les stratégies et rester à l’écoute permet d’adapter en permanence
l’accompagnement de l’enfant et de réagir rapidement face à de nouvelles difficultés.
Encourager l’autonomie et cultiver les forces
Aider un enfant atypique, ce n’est pas tout faire à sa place, mais lui donner les moyens
d’avancer par lui-même.
Des outils concrets pour mieux s’organiser
Des petites astuces peuvent faire une grande différence.
Utiliser des plannings visuels, des check-lists, des rappels colorés ou des applications
adaptées peut aider l’enfant à mieux gérer ses devoirs et ses affaires scolaires. Ces outils le
rendent plus autonome et réduisent le stress quotidien.
Développer les passions et centres d’intérêt
Là où il se sent fort, l’enfant retrouve confiance.
Encourager les activités où l’enfant excelle – dessin, musique, sport, jeux de stratégie – lui
permet de se sentir compétent et reconnu. Ces moments de réussite renforcent sa motivation et
son estime de soi.
Transformer la différence en force
Être atypique, c’est aussi avoir un regard unique sur le monde.
Apprendre à l’enfant que sa différence peut devenir un atout change tout. De nombreux
adultes atypiques sont devenus artistes, inventeurs, chercheurs ou entrepreneurs grâce à leur
créativité et leur façon originale de penser. Ce message positif aide l’enfant à envisager son
avenir avec confiance.
Conclusion
Avec bienveillance et coopération, chaque enfant peut s’épanouir et réussir à sa façon.
Les enfants atypiques ne demandent pas qu’on leur enlève toutes les difficultés, mais qu’on
reconnaisse leurs différences, qu’on les aide à les compenser et surtout, qu’on valorise leurs
talents. Parents, enseignants et professionnels ont tous un rôle à jouer pour créer un
environnement où chaque enfant peut grandir, apprendre et trouver sa place, tout en restant
lui-même. Parce qu’au fond, c’est cette diversité qui enrichit notre société.
Pour vous, parents d’enfants atypiques, exprimez-vous, protégez-vous et soyez bien
accompagnés.
La méthode LICOES enfant, c’est quoi ?

LICOES, Liberté Corps Esprit
Cette approche globale a pour objectif d’aider les enfants et ados à :
Identifier et libérer les émotions liées aux blocages scolaires (peur de l’échec,
colère, sentiment d’injustice…), relationnel, familiaux.
Comprendre l’origine de ces blocages pour mieux les dépasser.
Mettre en place des transformations à l’aide de jeu à réaliser (travailler sur soi
par le jeu, la visualisation), des clés pour mieux s’organiser, apprendre et
retrouver confiance.
La méthode associe écoute active, techniques corporelles douces (respiration, méditation),
visualisations positives et outils pratiques.
Elle s’adresse aux enfants, aux adolescents, mais aussi aux parents qui veulent les
accompagner plus sereinement.

J'apprécie particulièrement votre insistance sur le fait que les différences comportementales des enfants atypiques ne sont pas un choix, mais relèvent de troubles du neurodéveloppement. C'est une compréhension fondamentale qui guide toute approche bienveillante et efficace. Il est essentiel de reconnaître ces spécificités tôt pour un accompagnement adapté, mais il est tout aussi important de se rappeler que ces profils persistent à l'âge adulte. Pour les adultes qui se questionnent sur un éventuel diagnostic ou pour les professionnels cherchant des outils d'évaluation, une ressource comme l'échelle diagnostique pour le spectre de l'autisme chez l'adulte peut offrir un éclairage précieux.